Rouler à l'huile de friture

sinaidayas

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mardi, 12 août 2008Rouler à l'huile de friture


Les initiatives se multiplient partout en France pour sortir le carburant à l'huile de friture de la marginalité. Motivé par un intérêt économique évident, il pâtit de la lenteur de l'Etat à appliquer une directive européenne de 2003 concernant les biocarburants. En effet, aujourd'hui, utiliser l'huile végétale est illégal en dehors d'une exploitation agricole auto-productrice.
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Faute de réglementation en France, l'huile de friture usagée qui sera récoltée auprès d'une centaine de restaurants et de cantines de Metz et de Nancy dès septembre par la toute jeune société Lorrainergies, prendra, une fois filtrée, la direction de la Suisse, la Belgique et le Royaume-Uni pour y être transformée en carburant automobile et commercialisée. Les créateurs de Lorrainergies se sont fixé comme objectif 50.000 litres par mois d'ici trois ans.
L'idée n'est pas nouvelle. A Marseille, l'association "Roule ma frite" créée en 2005, continue de collecter les huiles usagées à raison de 1.500 litres par semaine. Une fois filtrée elle est vendue à quelque 1.500 adhérents "concernés par l'environnement" qui font rouler leur voiture en toute illégalité. Prix au litre: 65 centimes d'euro, 40 si la personne vient avec de l'huile usagée, soit une facture divisée par deux ou trois. "C'est d'abord une alternative écologique, pas économique", affirme Catherine Nieuwenhoven, directrice de l'association qui en plus de Lyon et d'Oléron (Charente-Maritime) compte ouvrir de nouvelles antennes en France.
A l'Ademe, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, en revanche, si on reconnaît que l'huile de friture est "un carburant économique qui a l'avantage d'être renouvelable", on affirme qu'il "n'est pas propre". Mikael Lux ingénieur transports, rappelle que "parmi les produits issus du raffinage du pétrole, l'huile de friture se rapproche en effet plus des produits lourds que sont le bitume et la paraffine", une raison suffisante pour ne pas la faire figurer dans la liste du code des douanes des substances à brûler dans un moteur.
Dans son atelier d'Imbsheim (Bas-Rhin) Jean-Claude Joseph transforme une BMW pour qu'elle puisse rouler à l'huile de friture. Patron de Metheco, ce "diéséliste depuis 40 ans" importe et monte des kits de transformation d'huile végétale pour voitures moyennant 570 euros hors frais d'installation. Mais les affaires ne vont pourtant pas fort. Des presses à huile achetées par une trentaine d'agriculteurs tentés par ce qui ressemblait, il y a quelques années à un nouvel eldorado, attendent toujours sur une palette. La faute, selon lui, au "manque à gagner par l'Etat" qui rechigne à mettre en application une directive européenne de 2003 concernant les biocarburants, considérant encore l'usage de l'huile végétale comme illégale pour toute utilisation en dehors d'une exploitation agricole auto-productrice. Résultat, l'Alsacien envisage de partir comme humanitaire former des populations en Afrique ou au Vietnam à la transformation du "jatropha", une plante des régions semi-arides parfois appelée "or vert", car elle produit une huile aux propriétés comparables à celles du diesel.






 
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